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Les P’tits Moteurs au sommet mondial du Trail 2017 : UTMB et TDS
5 P’tits Moteurs ont participé à la course de trail la plus célèbre au monde : L’UTMB, Ultra Trail du Mont Blanc.
4 courses y sont proposées :
OCC : 56 km 3500m D+
CCC : 101 km 6100m D+
TDS ; 119 km – 7200m D+
UTMB : 171km – 10000 m D+.

Pour pouvoir y participer, la sélection est difficile. Premièrement il faut obtenir les points nécessaires pour pouvoir s’inscrire et doivent être obtenus dans les 2 ans avant la course. Mais cela ne suffit pas car il faut avoir la chance d’être tiré au sort. Grâce à une inscription en groupe, nous avions eu cette chance d’être parmi les heureux élus le 12 janvier 2017.

Laure Brunet, Benoit Neveux, Romain Amossé & Franck Perrodo sur la TDS et Maxime Dupuis sur UTMB.

7 mois pour s’y préparer. Une telle course ne peut réussir sans l’appui de soutiens qui sont la famille les amis. Nous avons eu la chance d’être supportés tout le long de notre périple par Micheline & Papy Frison, la maman de Laure (Momo pour les intimes), la sœur de  Max Laurie et son copain Thomas, Corinne et son mari Emmanuel ainsi que leur fils Théo. Cathy et Dadou nous rejoignirent pour suivre la course de Max.

 
2 jours avant la course, nous fîmes une sublime randonnée, conseillée par Corinne, le lac de Pormenaz. 900 de D+, descente très technique avec échelle ; corde. Momo a adoré.

Chamonix est un terrain de jeu idéal pour observer le massif du Mont Blanc. Le lundi nous marchâmes entre Plan praz et la Flegères sur un balcon avec une vue imprenable sur tout le massif.

Mais les choses sérieuses débutèrent le mardi avec le retrait des dossards et la vérification du matériel obligatoire pour la TDS. Le stress était palpable et chacun se posa intérieurement la même question. Vais-je y arriver ? Heureusement l’effet de groupe est salvateur et source de motivation car on savait qu’on allait être soutenu soit par un de nos compagnons de course ou bien par nos supporters lors de nos différents point de rencontre.

Mais L’UTMB c’est une autre dimension, tout est plus grand, tout est intimidant. 92 nationalités représentées pour l’ensemble des courses. Chacun des bénévoles concentrés sur sa tâche à accomplir rend le moment plus solennel. Il y a tout d’abord un premier sas où il faut présenter sa carte d’identité puis le passage de consignes sur les règles environnementales avec apprentissage des panneaux qu’on aura durant la course. Si 1 mauvaise réponse tu repasses à la case départ. Puis tu arrives devant une autre bénévole qui te sort une liste du matériel à utiliser. Tu présentes ton matériel devant un autre bénévole qui le valide ou pas. Tu récupères enfin ton dossier avec ton dossard. On appose ta puce sur ton sac dans un autre stand puis en sortant tu es pris en photo pour le site. Après tous ces obstacles tu as consommé 10000 kcalories et stressé 20 fois.

Le mercredi c’est le grand jour. Nous sommes levés à 2h30 pour prendre la navette de 4h pour Courmayeur accompagnés de nos sympathiques supporters.

Le temps est clément et le sourire aux lèvres prêt à affronter toutes les difficultés.

Au son de la musique « des pirates de Caraïbes », 1800 couleurs s’élancèrent vers l’inconnu. 7 ‘ pour franchirent la ligne de départ. Nous sommes groupés et pendant 3 km nous sillonnions Courmayeur avant d’entamé la première montée. Raide et après 1h30 nous surplombons les nuages et avions une vue sublime sur les glaciers environnants. Laure chuta au bout de 8 km mais sans gravité. On enchaine les ravitaillements les uns après les autres pour aboutir au col du Petit Saint Bernard (36ème km) où tous nos accompagnateurs nous attendirent. Quel plaisir !  Romain cavale seul devant avec 30’ d’avance sur Laure et Franck. Benoit est juste derrière et profite de ce ravitaillement pour les rejoindre. Ce trio va être ensemble tout le long de la course.

Prochain point de rencontre bourg Saint-Maurice au 51 ème km où arrive juste avant le départ de Romain pour la partie la plus délicate de la course :1200 m de D+ sur 5 km sous une chaleur accablante.

Heureusement il y a le Beaufort qui rend fort à cet arrêt. Dernière consigne avant d’affronter la difficulté, on mange beaucoup et durant la montée on grimpe tranquillou sans s’arrêter de peur de prendre des réprimandes de Franck. Laure et benoit exécutèrent ces consignes avec brio et nous permirent de rejoindre Romain juste avant l’étape de Fort de Platte. Romain vécu un enfer durant cette montée. Un coup de chaud l’empêcha de s’alimenter normalement. Le moral était bien bas malgré nos encouragements, il décida de stopper sa course là. C’est dur de laisser un de nos compagnons mais il faut savoir écouter son corps.

Nous arrivons à 21 h au Cormet de Roselend où on voit pour la dernière fois de la journée nos accompagnateurs. La nuit est tombée et la pluie commence. Il faut manger avant d’affronter une longue nuit dehors. Un grand moment de panique où Laure pense s’être fait voler ses bâtons. Heureusement c’était une fausse alerte.

La nuit fût longue mais heureusement à trois elle passe beaucoup plus vite. Benoit n’arrivait plus à s’alimenter et vomit plusieurs fois. Laure profite de quelques minutes d’avance sur Benoit pour s’assoupir à chaque col. Le vent souffle et on s’emmitoufle dans nos tenues de pluie.

A 7h du matin le jeudi on affronte la dernière grosse difficulté, le col tricot qui est le véritable cauchemar de Laure. On lui avait prédit souffrance et abandon mais elle est plus forte que cela. On le franchit allègrement mais le temps s’est vraiment gâté et la pluie drue ne nous quitta plus jusqu’à l’arrivée. On arrive exténué mais heureux aux Houches vers 11h30. Il nous reste plus que 8 km et les supporters  sont présents. On attend Benoit pour finir tous les 3.

Le mot imperméable n’est plus vrai. Tout est trempé. Il faut terminer pour enfin avoir des vêtements chauds et surtout s’allonger dans un bon lit.

Nous franchissions la ligne d’arrivée  au bout de 31h 13’ 59 ‘’ et tout est dit dans cette photo. La fierté, l’humilité, la pugnacité et l’esprit d’équipe.

Vendredi : Départ de l’UTMB

Le point d’orgue de cette semaine était l’UTMB. Le plateau était exceptionnel et tous les meilleurs du moment était présent. Pour 99% de la population, ceux sont des inconnus mais pour les passionnés c’était le gratin. Killian Jornet, François d’Haene, Pau Capell, Xavier Thevenard, Sébastien Chaigneau, Stéphane Brogniard ; Zack Miller, Jim Walmsley…

Parmi tous ces champions, nous avions notre champion, Dr Max. Celui qui se lance un grand défi par an et cette année c’était le tour du Mont Blanc. Contrairement  aux années précédentes, il était seul mais ce n’était pas le genre de détail qui le dérangeait. Il a acquis une grande expérience depuis.

Comme nous, il est confronté au serpentin pour récupérer son dossard. Les conditions météorologies étaient épouvantables et il était prévu du -9°C ressenti avec des chutes de neige. Les commissaires étaient d’autant plus pointilleux et venaient d’ajouter un équipement obligatoire non prévu à l’origine : des gants imperméables. Bien entendu, Max n’en possédait pas et devait 24h avant le départ en trouver. Un défi et une source de stress importante quand il y a 2500 concurrents qui sont dans la même recherche que vous. Trouver ce trésor à 17h était une gageure. Après avoir écumé l’ensemble des magasins de sport et ils sont nombreux à Chamonix, on lui indiqua une adresse d’une entreprise vendant ce type de matériel mais à quel prix (100€).

Heureusement dans ce long périple, Tom et Laurie l’avaient aidé dans cette quête. Enfin, il pouvait se préparer mentalement à cette course.

Le départ était repoussé de 30 ‘ (Vendredi à 18h30) et le parcours était amputée de 2 cols trop dangereux avec les conditions prévues (Col des pyramides calcaires et le col de la tête aux vents).

Heureusement il ne pleuvait et le public était massé tout le long des 8 premiers kilomètres. C’était comme au tour de France, le public s’écartant au dernier moment lors du passage des coureurs.

Contrairement à nous, c’était la musique de Vangelis « Conquest of paradise » qui les accompagnait au départ . C’était des sensations fortes et rendait chacun des coureurs, invincible.

Pour pouvoir suivre Dr Max tout le long de son périple, nous avions utilisé les bus de l’organisation nous évitant ainsi la fatigue de la conduite et le stress de trouver notre chemin.

1ère rencontre : Saint Gervais au bout de 21 km. Max avait de bonne sensation mais la boue était bien présente. Il s’enfonçait et à tout moment risquait de chuter.

Laure assura l’assistance à Courmayeur (78ème km). Le moral revigoré par la présence de tous y compris de ses parents arrivés la veille. Il profita de quelques rayons de soleil avant de s’engouffrer de nouveau dans le brouillard, la bruine et la boue.

C’était fort dommage car c’était la partie la plus sauvage du parcours avec une vue sublime sur le massaif du mont Blanc côté italien. Il arriva à Arnounaz frigorifié mais ce qu’il attendait après étai plus effrayant. Le Grand col Ferret (Frontière entre l’Italie et la Suisse) où on annonçait -11°C ressenti. L’organisation obligeait les coureurs à enfiler le pantalon imperméable avant d’affronter cette difficulté .Un japonais était arrêtait car il n’avait pas cet équipement. Le col culmine à 2500 m. Le vent, la neige entamait fortement le moral et les contrôleurs étaient en tenus de ski (Masque, anorak et pantalon du ski) hurlant aux coureurs « Ne vous arrêtez pas, foncez 50 mètres plus bas pour vous abriter du vent ».

 En bas de la descente à la Foly, Max rencontrait un compatriote, Jean Charles avec qui il sympathisa.

Ils se jurèrent que coûte que coûte ils finiraient ensemble la course. La boue était omniprésente et arrivèrent à Champeix vers 22h avant d’entamer une 2ème nuit. 15’ de sommeil flash, ils entamèrent une 2ème nuit. Elle fut beaucoup plus tranquille que la première.

Au matin, le soleil pointa son bout de nez et effaça toutes les misères passées. Dadou et Franck l’attendaient à 2 km de l’arrivée. Enfin il arriva sur Chamonix où à 500 de la ligne tout le monde l’attendait pour la franchir tous ensemble.

 Le public chanta « happy birthday » pour ses 30ans avec Cathy comme chef d’orchestre. Max fut interviewé par le speaker. Il était heureux après 40h10’ d’effort.

Voilà la fin de cette belle aventure.

Franck Perrodo


Commentaires

Nathalie PERRODO le dimanche 15 octobre à 10:37

Merci francky pour ce CR  bien détaillé !!

Nathy

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